Louis a répondu à l’appel de la vocation sacerdotale

Louis Legouix a 20 ans, originaire de l’arrondissement de Lisieux, il est issu d’un milieu agricole catholique pratiquant. C’est le troisième d’une fratrie de quatre enfants, dont il est le seul garçon. La famille a donc été la matrice propice à accueillir son cheminement déterminé vers le sacerdoce. Le pape François a d’ailleurs évoqué : « Le grand centre pastoral des vocations qu’est la famille, église domestique et premier lieu fondamental de formation humaine. »

A Dieu, Louis !

« Avant tout, devenir prêtre, c’est répondre à une vocation », explique-t-il. Voilà le maître mot ! Étymologiquement, « vocation » signifie « appeler ».

Chaque appel à la prêtrise est d’ailleurs singulier. À l’âge de 11 ans, Louis réalise une rencontre déterminante. « En 2006, j’ai fait la connaissance du curé de Pont-l’Evêque. Il m’a témoigné de la grandeur de donner sa vie à Jésus. » Mais, stupeur, cet homme d’église décède en 2009, à l’âge de 45 ans ! Lors de leur ultime entrevue, les derniers mots qu’il adresse à l’adolescent furent : « Adieu, Louis ! » Qui peuvent être traduits par cette exhortation : « A Dieu, Louis ! »

Plus tard, pour la première fois, le doute s’insinue en lui. Sa passion vacille. Le désir de fonder une famille l’assaille. « Je m’éloignais de la vocation… »

Signe de l’espérance

Après son bac, Louis suit des études en fac de commerce, à Caen. Vient le jour où il s’entretient avec des séminaristes, et découvre qu’ils ont la même vision que lui de l’Église. « L’Espérance ne m’avait pas quitté ! » lance-t-il. Dès lors tout a basculé. Fin 2014, il annonce à sa mère son désir d’entrer au séminaire. « Le christ m’a accompagné dans ce cheminement vers le sacerdoce, marqué par différentes stations : mes parents, le prêtre de Pont-l’Evêque, les séminaristes. » Mais, être appelé spirituellement ne suffit pas. Encore faut-il poursuivre… des études.

Les ouvriers sont peu nombreux

Afin d’affirmer son projet de vocation, il a discerné avec un prêtre durant 6 mois, puis il est entré à la Maison Charles de Foucauld, à Saint-Pern, dans le département d’Ille-et-Vilaine, pour vivre une année de fondation spirituelle. « Une année décisive pour le choix de ma vocation. » Enfin, résultat d’une décision mûrement réfléchie : il adresse une lettre à Mgr Jean-Claude Boulanger, évêque de Bayeux-Lisieux, lui exprimant sa volonté d’entrer au séminaire.

C’est ainsi que depuis septembre dernier, il est étudiant au séminaire Saint-Yves de Rennes, qui forme les futurs prêtres des 4 diocèses bretons (Saint-Brieuc et Tréguier, Quimper et Léon, Vannes et Rennes, Dol et Saint-Malo) et de 3 diocèses normands (Bayeux, Coutances et Séez). La formation dure un minimum de 6 années. Un constat pourtant : le nombre de prêtres ordonnés en France n’a jamais été aussi bas : 120, pour l’année 2015, alors que 800 prêtres décèdent ou partent en retraite définitive, dans l’année. La crise des vocations ? « Il y aura toujours des appels », estime Louis. Il ajoute, citant un passage de l’évangile selon saint Jean : « Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans son champ. »

Prêtre-missionnaire

Louis avoue redouter une chose : l’isolement du prêtre ! Il ne voudrait pas se sentir consumer par la solitude à l’égal du jeune prêtre du « Journal d’un curé de campagne », dans le roman de Georges Bernanos. Voilà pourquoi, il accueille avec ferveur la création des Pôles missionnaires, qui permettent aux prêtres de vivre une plus grande fraternité sacerdotale.

Ravi par cette formation qui s’appuie sur une insertion dans la vie de la paroisse, il est entouré du père Philippe Cenier, coordinateur du Pôle missionnaire de Vire et du père François Lecrux, prêtre coopérateur de la paroisse. « Pour partager la mission évangélique et faire table commune… », conclut-il.

J.-Y. H

Article original paru sur La Voix Le Bocage, le 23 décembre 2016.

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