Jésus a-t-il existé?

Café théologique avec Jean-Marie Salamito,  Professeur d’histoire du christianisme antique à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV) et auteur de Monsieur Onfray au pays des mythes. Réponses sur Jésus et le christianisme, Salvator, mai 2017, 160 pages.

Soirée animée par Simon Icard, chercheur au CNRS et enseignant au CET : 

Entrée libre (majoration des consommations de 1 € reversée à l’association Théophile –
asso.theophile@gmail.com)
Possibilité de dîner (réservation recommandée au Café Mancel : 02 31 86 63 64 ou
cafe.mancel@orange.fr)

« Jésus a-t-il existé ? On pouvait croire cette question reléguée aux oubliettes historiographiques. Elle
a retrouvé récemment une actualité en France, avec la parution du très médiatique essai Décadence, où Michel Onfray défend la thèse selon laquelle Jésus ne serait qu’un être « de papier ». Auteur d’une réponse publique au philosophe, le spécialiste d’histoire antique Jean-Marie Salamito présentera les éléments du dossier, dont les enjeux sont considérables. Jésus fut-il un personnage mythique ou historique ? De quelles sources dispose-t-on pour affirmer ou infirmer son existence ? Le Jésus de la foi s’oppose-t-il au Jésus de l’histoire ? Le christianisme a-t-il été fondé par Paul de Tarse ? Le règne d’Internet remet très souvent en service les ouvrages les plus anciens et les plus faciles : rien d’étonnant à ce que les ragots refleurissent, malgré toutes les sources antiques que la culture classique connaît bien (Tacite, Pline, sans parler des Pères de l’Eglise) et tous les travaux critiques sur l’histoire du christianisme. Une partie des Lumières a fait en son temps du négationnisme : sur les persécutions contre les chrétiens, mais aussi sur l’existence même de Jésus. Rousseau déjà leur répondait : « Dirons-nous que l’histoire de l’Évangile est inventée à plaisir ? Mon ami, ce n’est pas ainsi qu’on invente ; et les faits de Socrate, dont personne ne doute, sont moins attestés que ceux de Jésus-Christ. » Il est malheureux qu’il faille régulièrement redire des évidences, mais il est honorable de penser que le christianisme est du côté de la science contre l’ignorance : mais que vaut l’autorité de la science face à la machine médiatique (lisez la notice Wikipedia de J.M. Salamito, manifestement faite pour discréditer son autorité) ? Il est encore plus malheureux que ces polémiques récurrentes obligent ceux qu’elles attaquent à une posture constamment apologétique, et c’est le piège dans lequel il ne faut pas tomber. Mais il est vrai aussi de dire que les croyants ne sont pas toujours eux-mêmes connaisseurs de leur propre religion : c’est vrai pour l’Islam, c’est vrai pour le christianisme. Il est donc bon de rappeler que le plus important n’est pas de se justifier d’accusations de mauvaise foi, de simplifications et d’amalgames douteux, mais de comprendre que la réalité historique de Jésus n’est pas qu’un point symbolique de la foi chrétienne et que l’histoire de l’Eglise en est elle aussi un point capital. »