Deux nouveaux prêtres pour le diocèse

La cathédrale de Bayeux était comble ce dimanche 1er juillet pour l’ordination presbytérale de Paul Clerval et de Cyrille de Frileuze par Mgr Boulanger. Plus d’une centaine de prêtres et plus d’un millier de chrétiens venus de tout le diocèse et parfois même de très loin ont participé à cette célébration priante et joyeuse. 

– Le P. Paul CLERVAL, nouvellement ordonné, est nommé membre de l’équipe sacerdotale du pôle missionnaire de Douvres-la-Délivrande et prêtre coopérateur des paroisses Saint Régnobert (Douvres-la-Délivrande) et Saint Jean-Baptiste de la Plaine (Mathieu), pour une durée de trois ans à compter du 1er septembre 2018. Pour l’année pastorale 2018-2019, il sera prêtre étudiant à Rome, pour une dernière année d’études.

– Le P. Cyrille de FRILEUZE, nouvellement ordonné, est nommé membre de l’équipe sacerdotale du pôle missionnaire de Lisieux et prêtre coopérateur de la paroisse Saint Paul en Vallée d’Auge (Lisieux), pour une durée de trois ans à compter du 1er septembre 2018. Il résidera au presbytère Saint-Pierre, à Lisieux.

A lire, l’homélie de Mgr Boulanger pour l’ordination sacerdotale de Paul Clerval et Cyrille de Frileuze

A voir, notre reportage photos

Ordination presbytérale Paul Clerval et Cyrille de Frileuze 2018

Qui sont les deux nouveaux prêtres ?

EBL : Quel a été votre parcours ?

Cyrille de Frileuze : Né à Bayeux, j’ai vécu mes premières années dans le relais d’Arromanches. J’y ai été servant d’autel et j’aidais mes parents (ma mère étant sacristine) pour la préparation des cérémonies : messes, baptêmes, inhumations, mariages. Sur le plan scolaire, j’ai été au collège Jeanne d’Arc de Bayeux, puis à l’Institut Lemonnier de Caen. Avant d’entrer au séminaire, j’ai choisi de faire des études en comptabilité à Rennes et je me suis investi dans l’aumônerie des étudiants du campus.

Paul Clerval : Jusqu’en 3ème, mes activités se concentraient avec mes sept frères et sœurs, autour de la paroisse St François de Sales à Caen, où j’étais servant d’autel, au catéchisme, et chez les scouts de Caen. En  3ème j’ai quitté Caen pour passer trois années au petit séminaire, en Seine et Marne, où ma vie avec Jésus et ma vocation ont vraiment mûries. Après le BAC (L), passé à Caen, j’ai étudié trois ans à Paris, gardant des engagements chez les scouts et dans la pastorale des jeunes, avant d’entrer au séminaire de Caen, à 20 ans.

 

EBL : Comment est née votre vocation ?

C. de F. : L’appel est apparu vers 10 ans suite à la lecture d’un passage de la Bible : l’appel du prophète Jérémie. Ce désir d’être prêtre a grandi en moi grâce à l’accompagnement des prêtres mais aussi de la lecture de la Bible. Je me suis très vite intéressé à la compréhension de la foi que l’Église nous transmet ; et Dieu a fait surgir en moi le désir de toujours chercher à l’expliquer aux hommes avec justesse et clarté.

P. C. : De la façon la plus naturelle du monde…grâce à ma famille j’ai grandi dans une relation simple et quotidienne avec le Seigneur, qui m’a rendu attentif à sa présence et à son amour. Dans ce cadre, et aussi dans la paroisse et chez les scouts, j’ai eu sous les yeux en grandissant de beaux exemples de prêtres qui m’ont attiré ; et je crois qu’il n’en a pas fallu plus au Seigneur pour mettre en mon cœur et faire grandir, dès tout petit, un grand désir de lui consacrer toute ma vie et de le suivre dans le sacerdoce.

 

EBL : Quelles ont été les réactions de vos familles, de vos amis à l’annonce de votre désir de devenir prêtre ?

C. de F. : Mon comportement faisait que cela n’a pas surpris. Bien sûr, il y a toujours des craintes qui sont exprimées ; essentiellement car, quand on vit le bonheur dans le mariage ou que l’on s’y destine, il peut être difficile d’imaginer un bonheur dans une vie de prêtre célibataire. Mais il y a bien un véritable bonheur dans cet appel de Dieu. Et pour moi, l’appel à être prêtre a toujours été lié à l’appel au célibat consacré : c’était un même appel.

P. C. : A mon avis (ils me diront si je me trompe…) ça a été pour ma famille aussi naturel que pour moi, étant donné que ce désir m’est venu très vite et que je n’en ai jamais fait un mystère ! Pour les amis c’est pareil, à l’école certains trouvaient ça bizarre sans doute, mais je crois que je n’ai jamais réussi à le cacher et que ma joie liée à ce désir d’être prêtre était visible, et la joie parle d’elle-même… En fait, c’est ça la réaction de ma famille et de mes amis : je pense qu’ils partagent cette joie !

 

EBL : Pourquoi avoir choisi d’être prêtre diocésain ?

C. de F. : C’était une évidence : je n’imaginais pas autre chose que de m’inscrire dans la continuité d’un clergé diocésain réuni autour d’un évêque, successeur des apôtres. À la différence d’un prêtre non diocésain, nous nous donnons pour un diocèse auquel nous sommes très attachés. Déjà comme séminariste, j’étais heureux de voir une paroisse ou tel service diocésain (jeunes, catéchumènes…) se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint pour fortifier la foi des croyants.

P. C. : C’est dans ce diocèse que ma foi en Jésus est née et qu’elle a grandi. Et comme je considère que Dieu ne m’a pas donné de trésor plus précieux que cette foi en Jésus, c’est naturellement là où j’ai reçu ce trésor que je me sens porté à le partager. Être prêtre pour un diocèse, c’est l’être pour une terre et un peuple concrets, aux côtés d’un évêque et de frères prêtres. Je crois que c’est cette famille concrète de notre diocèse, dans laquelle j’ai grandi, que le Seigneur m’appelle à servir comme prêtre.

 

EBL : Comment envisagez-vous votre rôle de prêtre au XXIe siècle ?

C. de F. : Dans la continuité des vingt premiers siècles et dans l’actualité du siècle présent. La mission du prêtre ne changera jamais : annoncer Jésus-Christ et donner les sacrements aux hommes mais j’aurai à le faire au XXIe siècle. Toutefois, vivre dans son siècle ne signifie pas pour autant « vivre dans l’esprit du temps présent »; avec douceur, il me faudra enseigner la Vérité de Jésus.

P. C. : Eh bien… pour moi c’est le même rôle que tous les prêtres de l’histoire depuis les Apôtres que Jésus a envoyés ! Jésus nous envoie pour le rendre présent dans la vie de chaque homme. Je suis convaincu qu’aujourd’hui comme hier, c’est de Dieu dont les cœurs ont besoin. Par l’ordination, le prêtre est particulièrement uni à Jésus pour manifester sa présence et, par l’eucharistie, offrir son corps, sa vie, en nourriture. Etre uni à Jésus, le rendre présent, et ainsi conduire les hommes à Dieu… qui nous attend.

 

EBL : Que voudriez-vous dire aux jeunes qui se posent la question d’une vocation sacerdotale ou religieuse ?

C. de F. : L’Église est le Corps du Christ. Alors imagine que tu es une cellule embryonnaire pour qui Dieu a prévu une « spécialisation »afin de servir ce Corps : être une cellule du cœur priant et aimant comme le sont les religieux ; être une cellule qui constitue l’oreille pour écouter, la bouche pour annoncer, la main pour servir les hommes et donner les sacrements comme le sont les prêtres ; etc. Ce qui est important, c’est d’avoir confiance en Dieu qui te guide et en l’Église qui t’accompagne.

P. C. : Ecoute Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie». Si tu sens en toi que le Christ t’appelle à lui donner ta vie, il ne faut pas avoir peur de le suivre à fond ! Tu verras qu’avec Jésus, si tu donnes tout, tu ne perds rien, mais tu reçois encore plus ! Le monde a besoin de jeunes qui par le don de leur vie, témoignent de cette joie d’appartenir totalement à Dieu et de le servir. Moi-même, je ne suis qu’au début de ce chemin, mais quelque chose me dit que l’aventure qui commence est grande !

Propos recueillis par
Alexandre Barbé

Article paru dans Église de Bayeux et Lisieux n°364 juin 2018

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