Marins-pêcheurs : ancrer la sécurité au coeur du métier.
Un nouveau drame de la mer bouleverse le monde maritime ; au large du Havre le chalutier- coquillard le Mylanoh a sombré, trois marins se trouvaient à bord. Le dernier naufrage remonte au 14 Janvier 2021 quand le Breiz a coulé au large de Lion sur Mer. Dans le quartier des Neiges où vivent les familles, l’onde de choc se traduit en solidarité ; les messages de soutien, la collecte qui s’organise comme à chaque fois. Et chaque fois se repose la question de la sécurité. « C’est un naufrage de trop, c’est toujours le même profil : un bateau ancien, à qui on demande de faire ce qui n’a pas été prévu au départ, avec un équipage jeune, voire novice » s’exprime un responsable du comité régional des pêches. « S’y ajoutent les problèmes des licences vendues avec les bateaux, qui alourdissent les charges financières des jeunes patrons qui s’installent et d’une formation à la sécurité insuffisante. »
Parmi les accidents liés au travail, le secteur de la pêche reste le plus touché. Comment améliorer, mieux prendre en compte la sécurité ? Beaucoup a été fait : Une formation et des exercices proposés aux équipages. l’ EPI : Equipements de Protection Individuelle ( casques, gants, bottes, lunettes, dispositif anti- chute, lutte contre le bruit, VFI.) Le lien entre terre et mer avec le Cross Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage. Les risques les plus quotidiens dont parlent les marins sont les manœuvres et les manipulations des engins de pêche, ou ils peuvent être happés, accrochés et provoquer les chutes à la mer ; les blessures aux mains, les coupures aux doigts, l’humidité, les questions au sujet de leur santé et des addictions.
Il y a quelques années, la sécurité, on en parlait comme d’un règlement à appliquer. Dans les lycées maritimes , comme à Cherbourg et à Fécamp, on veut ancrer la sécurité au coeur du métier. Les futurs marins-pêcheurs, durant leurs trois années de scolarité, sont plus sensibilisés et réfléchissent à leur propre sécurité grâce à un enseignement large et pédagogique. « On n’est pas des sur-humains , on veut être heureux d’aller au travail ! »
C’est une tradition de bénir un bateau parce que les marins connaissent d’expérience les dangers et les périls de la mer et demandent à l’Eglise par un tel geste d’être protégés. « Pour que tous ceux qui vivront et travailleront à son bord puissent y gagner leur vie sans la perdre, travaillent en sécurité et selon un rythme respectueux de leur santé. » « Dieu notre Père créateur du ciel de la terre et de la mer, nous te prions pour son équipage. Bénis ce bateau, protège-le des périls de la mer ; bénis les marins du bord, que leur navigation soit sans danger, et leur service sans reproche. Sois présent à leurs familles dans les moments de joie et les moments d’ épreuves. Que la paix et la bénédiction de Dieu descende sur ce navire et son équipage ! »
Georges Vimard
Mission de la mer – région Nord