Entre Pré-Bocage et Suisse Normande

C’est du 5 au 9 octobre que Mgr Jacques Habert a parcouru en long et en large, ce vaste pôle de Villers-Bocage, qui s’étend des frontières de la Manche à La Lande sur Drôme près de Torigny sur Vire, jusqu’aux frontières de l’Orne avec la commune des Iles Bardel près d’Athis Val de Rouvres.

105 communes historiques, 68 communes aujourd’hui avec la constitution des communes nouvelles, et cinq paroisses autour de Condé en Normandie (paroisse du Bienheureux François Jamet des Vallées), Les Monts d’Aunay (paroisse Saint Gabriel en pré-Bocage), Villers-Bocage (Paroisse Saint Michel en pré-Bocage), Caumont sur Aure (paroisse Sainte Marie des Vents) et Thury-Harcourt (Paroisse Notre-Dame de Bonne Nouvelle), un peu plus de 50 000 habitants, avec des réalités économiques, associatives et ecclésiales très diverses.

Des réalités contrastées

Mgr Habert a pu s’en rendre compte d’abord à la réunion des élus, ils étaient une quinzaine, où il a été question de l’emploi (dans certains lieux : l’industrie a complètement disparu), du tourisme qui se développe surtout en Suisse Normande, du maillage éducatif (1300 jeunes et enfants sur Thury-Harcourt : une bonne entente entre le public et le privé), de l’accès aux soins (des centres de santé qui se développent), du monde agricole (on en reparlera plus loin), de l’environnement et des actions sociales envers les plus démunis. Puis notre évêque a vu de près des réalités importantes comme celle de l’hôpital et de la gériatrie où il a rencontré quelques résidents, mais aussi la grande caserne de la gendarmerie mobile à Aunay sur Odon, l’importance du tourisme sur les bords de l’Orne à Pont-d’Ouilly, Clécy et Thury-Harcourt (55 000 kayakistes font une partie de ce parcours chaque année). L’importance de la voie verte qui rejoint Ouistreham à La Rochelle et passe par la Suisse Normande.

Un maillage associatif important

Il ne faut pas oublier que les entreprises agro-alimentaires sont très présentes sur l’ensemble du territoire. Si notre évêque a visité la brasserie de Saint Rémy où est produite la bière de la Lie avec du houblon local, cultivé sur Donnay, nous avons appris qu’en dix ans, le département du Calvados est passé de dix brasseries à 130 aujourd’hui. C’est tout l’inverse pour une commune de notre pôle, qui comptait 130 fermes dans les années 1960 et qui en compte 16 aujourd’hui, et dans certaines petites communes, il n’y a même plus une seule ferme. Le monde paysan souffre, et nous l’avons constaté à la réunion des diverses associations de solidarité, dont une seule avait une connotation religieuse (le Secours Catholique), ce qui a surpris l’évêque.

Mais beaucoup de chrétiens sont engagés dans diverses associations, comme « Solidarité-Paysan » qui soutient des agriculteurs en difficulté ( il a été rappelé qu’il y a en France chaque jour le suicide d’un agriculteur), l’association « La Cordée » qui est un service qui soulage des familles dont un parent est handicapé après un accident cérébral, l’association « Frédie : la Vie au Niger » (130 adhérents) qui au Niger, fait du soutien scolaire, ouvre des classes pour des jeunes en échec scolaire et soutient des familles en reconstituant un troupeau de chèvres. D’autres chrétiens sont engagés pour réinsérer des personnes qui connaissent le chômage ou la précarité, c’est le cas de l’association « Agri-Pain » en lien avec l’association « Revivre », mais aussi « La B.A.C.E.R » à Caumont sur Aure où notre évêque a passé la matinée du vendredi.

Vivre en pôle

Bien sûr, avec les différentes équipes pastorales, notre évêque a découvert les réalités ecclésiales de chaque paroisse, avec un vieillissement des pratiquants de la messe dominicale, et la difficulté de renouveler les laïcs engagés, mais aussi de belles initiatives, comme les « dimanche en paroisse » qui permettent un échange intergénérationnel et des célébrations plus vivantes, des temps de prière dans les petites églises communales pour le temps de l’Avent, celui du Carême ou celui du mois de Mai et des initiatives des catéchistes et de la pastorale des jeunes.

Si beaucoup de paroissiens n’ont pas encore intégré la notion de pôle, qu’ils pensent d’abord à leur petit clocher, s’il est vrai que notre pôle est très étendu et comprend deux entités très différentes que sont le Pré-Bocage et la Suisse Normande, il s’est vécu, et se vit encore, de belles choses comme un temps de récollection pour tous les laïcs engagés dans nos paroisses (ils étaient une soixantaine à l’abbaye de Mondaye pour cette récollection) mais nous avons aussi en pôle, des formations diverses, des répétitions de chants (funérailles, communs de messes…) les temps forts de la pastorale des jeunes avec la célébration de la confirmation. Cette année, c’est au cours de la messe de clôture de cette visite pastorale de notre évêque, qu’une dizaine de jeunes ont reçu le sacrement de confirmation et pour deux d’entre eux, les trois sacrements de l’initiation chrétienne. Une messe concélébrée avec tous les prêtres du pôle, dont nos frères ainés que notre évêque a pu rencontrer au cours de sa visite pastorale, dans un esprit fraternel et convivial autour d’un bon repas. Le repas eucharistique a lui aussi été vécu dans la joie de cette célébration, avec les familles des confirmands et tous les fidèles du pôle qui ont pu se déplacer à Villers-Bocage, ce samedi 9 octobre, où notre évêque terminait son périple sur son diocèse qu’il connait un peu mieux maintenant, après avoir visité les dix pôles qui le constituent.

Père Michel Roger

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