Peut-on croire, aujourd’hui, en la résurrection du Christ ?

Le nouveau cierge pascal symbolise le Christ ressuscité. Il est allumé lors de la veillée pascale. (archives)

La fête de Pâques est la plus importante pour les chrétiens. Et la résurrection du Christ est au cœur de la foi chrétienne. Les chrétiens affirment, d’ailleurs, que la résurrection est déjà commencée. Affabulation ? Explications.

Aujourd’hui comme hier, la résurrection de Jésus-Christ apparaît, pour beaucoup de gens, totalement fantaisiste. À ranger au rayon de la mythologie. Saint Paul, au Ier siècle, s’avisa de parler de Jésus ressuscité, devant un aréopage d’Athéniens. Les rires fusèrent. « Cause toujours, tu m’intéresses ! » pouvait-on entendre…
Il y a pire : un sondage de 2009 révèle que seulement un Français sur dix croit en la résurrection ! Et uniquement 13 % de catholiques. Le pourcentage augmente, tout de même, chez les catholiques pratiquants, pour s’établir à 31 %. La moyenne est dépassée uniquement chez les pratiquants réguliers, pour atteindre 57 % !

Les témoins
« La résurrection n’est pas une fable ! » lance le père François Lecrux, vicaire de la paroisse Saint-Jean du Bocage. « Dans les quatre Evangiles, il est relaté que Marie Madeleine est le premier témoin de la résurrection du Christ, qu’elle révèle aux Apôtres. Lesquels, dans un premier temps, ont trouvé cela totalement délirant. » Il poursuit en affirmant que les disciples n’ont pourtant pas été victimes d’hallucinations. Dans le récit des Actes des Apôtres, il est dit qu’après que Jésus eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours. « Jésus est apparu, après la résurrection, à deux disciples faisant route vers Emmaüs ; à 7 disciples sur le bord de la mer de Tibériade ; à tous les apôtres ; à 500 disciples avant la Pentecôte », affirme le père François Lecrux, qui ne pense pas une seconde que l’ensemble des disciples ait pu porter un faux témoignage. « Et Thomas, l’incrédule ! Jésus lui dit : Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

« Une vivante espérance »
Supposons que Jésus soit ressuscité, quel intérêt pour nous aujourd’hui ? « C’est une victoire de la vie sur la mort ! » répond le père François Lecrux. « Dans le 1er épître de saint Pierre, il est dit que la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts nous a régénérés pour une vivante espérance. » Pour le père François Lecrux, c’est donc la confirmation, non seulement de la divinité de Jésus-Christ mais aussi de la promesse de notre résurrection. « Si nous retirons le Christ et sa résurrection, il n’y a pas d’issue pour l’homme et toute espérance demeure une illusion », indiquait le pape Benoît XVI dans son message Urbi et orbi, du 12 avril 2009.

« Ici et maintenant »
Le pape François, dans sa catéchèse du 5 avril 2017, souligne que cette espérance doit être rendue visible, immédiatement. De quelle manière ? « Il s’agit d’entrer dès maintenant dans la vie éternelle », réagit le père François Lecrux. « Il est dit dans le Psaume 33 : Évite le mal, fais ce qui est bien, poursuis la paix, recherche-la. » Il rappelle que le théologien François Varillon (1905-1978) souligne que : « Toutes les fois que je prends une décision pour la vérité, pour la justice, pour la liberté, bref pour ce qu’on appelle les valeurs, le Christ ressuscité donne à ma décision une dimension proprement divine. » François Varillon estime, en effet, qu’une telle décision contient une structure pascale. « Une structure de mort et de résurrection. » Cette décision qui fait mourir partiellement notre égoïsme est une nouvelle naissance, un « passage » à la vie divine.

La question dès lors pourrait être renversée. Partant du postulat que le Christ est ressuscité, le théologien Maurice Zundel (1897-1975) affirme que : « Le vrai problème n’est pas de savoir si nous vivrons après la mort, mais si nous serons vivants avant la mort. »

Le samedi 20 avril, à 21 h, Veillée pascale en l’église Notre-Dame, à Vire.

J.-Y. H (source La Voix-le Bocage du jeudi 18 avril 2019)

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