Infolettre du Père Georges Vimard 2ème dimanche de Pâques 11 avril

Homélie 2ème dimanche de Pâques.

De maisons en maisons…

Les actes des Apôtres sont la première histoire du christianisme.

C’est une lecture croyante de l’histoire du christianisme que fait Luc.

Les Douze apôtres enseignent, font des prodiges et signes miraculeux sur les places publiques, dans les prisons, dans l’espace sacré du Temple de Jérusalem, mais c’est souvent dans les maisons que les premiers chrétiens  prient et mettent en pratique  l’enseignement des apôtres., dans les maisons, les quartiers là où les hommes se trouvent, domaine profane…

Pensons  en ces jours de confinement à l’importance des maisons, des résidences secondaires avec le télé-travail, les grands parents, l’accueil des petits enfants, la promiscuité..

Luc raconte souvent la vie des premiers chrétiens en communautés solidaires, hospitalières dans leurs maisons  où une parole d’accueil, les courses faites, la  table mise, le souci du service forment un tout, ce tout que Jésus a  connu dans les maisons ou il passait.

Dès les lendemains de la Pentecôte, les disciples  de Jésus  dressent des tables dans des maisons particulières pour se réunir en église le Jour de la Résurrection, le Premier Jour de la semaine,  et c’est là qu’ensemble chacun réentend les paroles  de Jésus :

« Prenez et  mangez en tous, tous pour qu’aucun ne soit dans le besoin. »

À Jérusalem, on sait qu’il existait déjà une grande complicité entre des maisons -refuge et des réseaux d’entre-aide où on unit Eucharistie et partage.

C’est notre texte aujourd’hui :

« Personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre mais ils avaient tout en commun….aucun d’entre eux n’était dans l’indigence. »

Saint Luc en rajoute: il fait une description idyllique comme les écrivains de l’époque savent le faire.

La communauté n’était pas toujours idéale ! Certains partageaient leurs biens comme le disciple Barnabé, sans discuter, d’autres étaient plus réticents, ou prévoyants et cachaient une part de leur fortune… comme le couple Ananie et Saphire.

Mais la conviction était : personne ne serait indigent dans le peuple de Dieu en gérant ses biens au service de tous.

On peut imaginer ce qui se racontait  au sujet des ces communautés  originales, tellement originales qu’on ne savait pas comment les appeler: plus tard, comme ils se réclamaient de leurs pratiques d’un certain Christos, on les appelait les christianoi, les chrétiens.

Ceux qui les voyaient vivre n’osaient pas même pas s’intéresser, voire adhérer à leur groupe,  d’autres étaient fascinés par la force, la joie qui rayonnait d’eux, quelque chose de vivifiant ou se continuait l’action de Jésus.

 

Nous connaissons la lettre du pape François Tutti Fratelli  sur le bien commun et la dignité des personnes . Mais pensons à notre manière de vivre ensemble ici en communauté de croyants… qu’est ce qui est à l’image de ces premières communautés?

Nous avons les quêtes généreuses  du dimanche certes, nous pouvons  aller plus loin dans la gestion et le  partage des  biens de cette paroisse, des initiatives sont à prendre, pas seuls, en pôle  avec les autres conseils économiques des paroisses, (en septembre) la visite de l’évêque ici sera autour de la solidarité : qu’as tu fait de ton frère ? Nous fêtons Pâques, le passage  de la mort à la vie mais pour combien de nos contemporains marqués par la crise Pâques n’est qu’ un passage de difficultés ?

 

Le soir venu  sur Jérusalem, écrit Saint Jean, soir de

peur dans la maison où se trouvaient les disciples.

On pense à la Chambre Haute, le Cénacle  où Marie

et les disciples se rassemblent et guettent les signes

de l’Esprit.

Les portes du lieu ou ils se trouvaient  étaient verrouillées par peur des juifs écrit Saint Jean.

C’est dans ce milieu clos que surgit Jésus.

Présence nouvelle qui échappe aux lois de la physique…Jésus ressuscité a quitté l’univers de la terre et il peut se rendre présent autrement que nous les humains.

Celui qui est là au milieu d’eux,  le Seigneur,  est celui qu’ils ont connu, aimé, a été  torturé sur la Croix, celui qu’ils croyaient mort est là , transfiguré par la résurrection.

Il est là au milieu d’eux et la peur s’efface :

« Je vous laisse la paix,  je vous donne ma paix, ce n’est pas comme le monde la donne que je vous la donne… » Et les disciples s’ouvrent à la foi, deviennent  autres et joyeux. Tous ?

Dans cette maison, cependant, Thomas est absent, il a manqué le rendez-vous.

Il refuse l’intermédiaire de ses compagnons qui témoignent « Nous avons vu le Seigneur! » plus que la maison, c’est le coeur de Thomas qui est fermé, qui résiste…liberté de la foi, Dieu n’impose pas …

Au cours de la 2ème rencontre au milieu des disciples, Jésus invite Thomas à faire ce qu’il voulait faire : mettre son doigt dans les plaies de ses mains, et mettre sa main dans la plaie du côté.

St Jean ne dit pas si Thomas l’a fait, bien des artistes l’ont peint ce que ne dit pas Saint Jean.

Et Thomas «  Mon  Seigneur est mon Dieu ! »

Cette profession de foi est un sommet de l’évangile de Jean,  le titre le plus grand de tout son évangile, qui renvoie au prologue « et le Verbe était Dieu »

la réponse de Jésus :

« Parce que tu m’as vu tu crois, heureux ceux qui croient  sans avoir vu »

Entre le voir et le croire…même ceux qui ont vu l’humanité de Jésus, ont dû croire au-delà ce qu’ ils voyaient de Lui, traversé, habité comme personne d’autre de la Vie de Dieu .

« Ce que nous avons vu de nos yeux…(I Jean 1-2)  du Verbe de Vie, nous vous l’annonçons  »

Frères et sœurs, nous habitons dans la maison de Thomas, avec notre  difficulté  à croire, nos contradictions, nos solitudes.. Thomas reste l’un de nous, il est notre jumeau selon la racine grecque Dydime

 

La dernière maison dont je voulais  vous parler est notre église catholique secouée par les révélations incessantes d’abus sexuels et de harcèlement moral.

Vous avez en main, tremblantes! la lettre que les évêques de France viennent de publier.

«  …Fin Septembre, la CIASE – Commission Indépendante sur les Abus sexuels dans l’Eglise – remettra son rapport…ce sera un moment difficile pour ceux et celles qui ont été victimes de tels crimes…et pour nous, spécialement pour les prêtres, un moment délicat ».

Paroisse Saint Martin Infolettre du 11 avril 2ème dimanche de Pâques

Carte de la paroisse

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P. Jérôme Roger

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