Infolettre du Père Vimard dimanche 8 mai 2022

Paroisse Saint Martin Infolettre du 8 mai

Homélie du dimanche 1er mai 2022

Les évangiles gardent la trace de l’interrogation devant la mort de Jésus.

Pêcheurs du lac de Tibériade, nuit sans rien prendre, Pèlerins d’Emmaüs…route de désillusion, Jérusalem s’éloigne. Les disciples sont dispersés.

L’évangile de Saint Jean décrit dans ce chapitre rédigé sans doute en ajout aux vingt autres, ces hommes revenus à leur monde antérieur de la pêche, comme si la parenthèse s’était refermée.

C’est pourtant là, au bord de la mer de Tibériade que tout avait commencé pour eux.

«Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d’hommes.»

Pêcheur, Pierre à qui Jésus confie dès le commencement la responsabilité du groupe.

Pêcheur, Nathanaël que Jésus reconnaît comme un vrai Israélite « Je t’ai vu sous le figuier…»

Pêcheur, Thomas , réactif tout au long de ces trois années avec le Maître, jusque dans son incroyance à l’annonce de la résurrection.

Pêcheurs les fils de Zébédée eux aussi influents dans le groupe des douze.

Et enfin deux autres pêcheurs anonymes.

 Saint Jean nous donne à comprendre dans cette scène la nouvelle présence de Jésus.

Il ne disparaît pas avec son retour près du Père: « Je pars vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu » dit Jésus à la première des apôtres, Marie Madeleine.

 Jésus se manifeste autrement qu’au temps de sa vie terrestre par la puissance de sa parole. Désormais c’est par la parole consignée dans les Écritures que Jésus se fait reconnaître.

Une parole qui crée une nouvelle relation qui transforme le disciple.

 Dans la première lecture, les voilà témoins de Pâques avec l’Esprit Saint: « Après les avoir fait fouetter… ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus.

Jésus appelle ses disciples Mes Enfants, Pierre, Thomas, Jean… par leurs prénoms, pas par leurs noms.

 «Dieu ne nous aime pas par notre nom de famille. Par notre prénom. Tels que nous sommes, pécheurs. Dieu aime chacun. Et il espère. Il n’abandonne quiconque. Pas même Judas » écrit François. Un amour  singulier. Et pluriel: Mes enfants ».

Jésus appelle ses disciples Mes Enfants, Pierre, Thomas, Jean… par leurs prénoms, pas par leurs noms.

 «Dieu ne nous aime pas par notre nom de famille. Par notre prénom. Tels que nous sommes, pécheurs. Dieu aime chacun. Et il espère. Il n’abandonne quiconque. Pas même Judas » écrit François. Un amour  singulier. Et pluriel: Mes enfants ».

« C’est le Seigneur! » Les disciples savaient que c’était  lui. Celui-là qu’ils croyaient mort, ils l’appellent. « Le Seigneur! »

Ce cri de joie résonne dans la vision du prophète de l’Apocalypse:

« Toute créature dans le ciel et sur la terre, sous la terre et sur la mer et tous les êtres qui s’y trouvent, je les entendis proclamer:

  « A celui qui siège sur le trône, et à l’Agneau, la louange et l’honneur , la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. »

 Quand Saint Jean écrit son Évangile c’est à sa première Communauté qu’il pense. Et nous en sommes, nous lecteurs, auditeurs, chercheurs aujourd’hui.

 Les premiers chrétiens, une église naissante, sans avoir vu les signes que Jésus a opérés de son vivant. Lire les Évangiles, écouter les Évangiles nous aide à mieux découvrir qui est Jésus, sa véritable identité de Messie, Fils de Dieu, Verbe fait chair, Verbe fait frère!

 « En présence de ses disciples, Jésus a fait beaucoup d’autres signes qui ne sont pas dans ce livre. Ceux qui sont ici ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, fils de Dieu et, qu’en son nom, croyants, vous ayez la Vie.» Conclusion de l’Évangile de Saint Jean.

 Voilà le succès étonnant de la pêche: signe pour que nous ayons la vie.

En ces jours de grand vent, les bateaux sont restés à quai. Pas de pêche miraculeuse!

Vous avez sans doute vu une débarque, un retour de pêche. Les filets sont encore gorgés de mer.

Il y a un peu plus de 153 gros poissons sur le quai. 153, c’était le chiffre avec lequel comptaient les anciens pour symboliser les espèces connues à l’époque.
En ce moment, ce qui soucie les marins-pêcheurs, c’est justement leurs filets. Leur utilisation est mise en cause par des ONG qui veulent interdire ce mode de pêche au nom de la préservation et de la biodiversité.

Si ce projet aboutit, les marins pêcheurs, principalement en Bretagne et Gascogne, risquent eux aussi de passer de longues nuits sans rien prendre et les consommateurs de manger du poisson d’élevage. Que les pêcheurs de Tibériade prient pour eux!

Dans la pêche étonnante de Tibériade, Jean nous invite à y voir déjà la réalisation anticipée du message de Jésus ressuscité.

« Allez, Allez, de toutes les nations faites des disciples! »

C’est là que se met en place la communauté d’Église qui prolongera Jésus. Avec Pierre, Jean, Jacques, Thomas… les curieux aussi sans doute qui  l’ont suivi. Ce qui a commencé,  sur les bords du Jourdain, se poursuit autant dans le grand large.
De la mer de Tibériade  au grand large du Royaume.

Sans la Résurrection, que serait devenu le mouvement de Jésus?

Une église à l’état naissant au bord du lac de Tibériade aux filets frétillants de vie nouvelle.

L’Église aussi aujourd’hui a besoin de filets solides, brisée par les crimes insensés.

Notre pays, au lendemain de l’élection présidentielle a besoin d’une société aux filets solides pour affronter l’avenir.

En Europe, cette guerre inique en Ukraine avec nos amis ici à Villers réfugiés, tout le drame de leur pays parmi nous…

 L’Église a besoin de se retrouver dans l’Eucharistie « Faites cela en mémoire de moi.»

Nous les croyants nous savons que Jésus ressuscité

nous y attend, qu’il prépare ce repas qui nous nourrit

et permet sa rencontre.

 « Le poisson cuit, c’est le Christ qui a souffert et

il est le pain descendu du ciel. » écrit Saint Augustin.

 Après chacune de nos pêches en haute ou basse mer, un feu crépite sur le rivage de nos vies fait de proximité, de relation, de fraternité, d’amour, de confiance, chacune, chacun, aimé, appelé par son prénom.

Et là nous comprenons la joie d’être ensemble et que l’amitié ne meurt pas.

 Lorsque les disciples mangeaient et se rappelaient les Écritures, ils sentaient que leur vie était adossée à quelque chose d’invisible et qui attire encore.

Père Georges Vimard