Quel monde pour demain ?

Chers amis,

Au moment où notre pays ouvre un grand débat sur les questions de bioéthique, il est important que les chrétiens soient conscients des enjeux pour l’avenir de l’humanité. Quand on voit ce que l’être humain a fait de la terre, on ne peut que se poser des questions sur ce qu’il veut faire de l’humanité. C’est sans doute dans 30 ou 40 ans que nous en percevrons les conséquences. Les conventions internationales précisent bien que nul ne peut disposer du corps d’autrui, car autrui est une personne et non un bien. Or, l’embryon est une personne et on ne peut pas sacrifier l’embryon pour la recherche ou devenir une marchandise qu’on échange pour de l’argent. Dans la G.P.A. (gestation pour autrui), que la femme donne ou qu’elle vende son enfant, dans tous les cas il devient une marchandise. Si l’humanité a condamné l’esclavage, à savoir la vente d’êtres humains, ce n’est pas pour revenir à de telles pratiques. La marchandisation du corps est une négation de l’être humain. Il faut se rappeler que ce dernier est une personne et qu’il ne peut devenir un objet.

Des questions délicates et des situations complexes

En même temps, nul ne peut disposer de son corps comme d’un objet. L’indisponibilité du corps humain le protège contre des actes qui le détruisent. La personne peut consentir à des actes sur son corps, dans la mesure où ils ne vont pas le détruire. Le respect d’autrui va de pair avec le respect de soi. Un chrétien ne peut pas être d’accord avec l’euthanasie. L’être humain nie en quelque sorte la dépendance vis-à-vis de son créateur. Tout en refusant l’acharnement thérapeutique, le chrétien demande le droit à la prise en charge de la douleur, en particulier à travers les soins palliatifs. Nous savons que la question de la fin de vie est délicate. Il y a un devoir de soulager la souffrance au moyen de traitements qui peuvent avoir pour conséquence d’abréger la vie. Cela peut poser question. Toutefois, ce n’est pas un acte d’euthanasie, car il n’a pas pour objet de donner la mort. À travers cet exemple de fin de vie, nous pressentons la complexité des situations. Il est important de pouvoir faire confiance à la conscience du personnel médical. Un médecin est au service de la vie et non de la mort. C’est aussi important que les chrétiens prient pour les soignants et qu’ils les remercient pour leur compétence et leur dévouement. En même temps, c’est un devoir de nous informer sur ces débats et d’y prendre part, ne serait-ce que sur Internet pour donner notre avis.

Ce dont nous voulons témoigner à travers ces débats sur les nouvelles techniques biomédicales, c’est de notre attachement au respect de l’être humain dans sa dignité et sa vulnérabilité. N’est-ce pas un principe de précaution que nous devons appliquer à l’être humain, comme nous aurions dû le faire il y a 40 ans pour la terre ?

+ Jean-Claude Boulanger

Évêque de Bayeux et Lisieux

 

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