Une démarche synodale

Il y a une expression que nous allons souvent entendre dans les semaines et les mois qui viennent, c’est celle de « démarche synodale ». Le pape François invite en effet l’Église à y entrer. À l’occasion du 50e anniversaire de l’institution du synode des évêques, il déclarait : « Le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire ». Il expliquait en des mots très simples : « Ce que le Seigneur nous demande, en un certain sens, est déjà pleinement contenu dans le mot ‘‘Synode’’. Marcher ensemble : Laïcs, Pasteurs, Évêque de Rome ».

Initialement, il avait été prévu une Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques avec pour thème : Pour une Église synodale : communion, participation et mission. Cette assemblée aura lieu, mais elle est retardée. Elle sera précédée par des réflexions vécues dans tous les diocèses du monde et aussi au niveau des continents.

Avec les apôtres

Il est encore trop tôt pour donner un programme précis, mais il n’est pas trop tôt pour s’y préparer. Parler de la vie de l’Église en terme de synodalité n’est pas à proprement parler une nouveauté.

Le livre des Actes des Apôtres en donne quelques illustrations. C’est dans une démarche synodale que la décision d’instituer les diacres est prise : « Les Douze convoquèrent alors l’ensemble des disciples » (Actes 6, 2). C’est dans une démarche synodale que Paul et Barnabé sont envoyés en mission (Actes 13, 2-3) ou encore que sont fixées les règles pour la circoncision : « les Apôtres et les Anciens se réunirent pour examiner cette affaire » (Actes 15, 6).

Dans un diocèse

Dans le fonctionnement d’un diocèse, il existe toute une série de conseils : le Conseil Presbytéral, le Conseil Épiscopal, le Conseil Diocésain de Pastorale, le Conseil Diocésain pour les Affaires Économiques… Celui qui ne verrait là qu’une bureaucratie envahissante passerait à côté de l’essentiel. Tous ces conseils, toute cette synodalité, n’ont qu’un but : permettre, par des médiations institutionnelles, à l’Esprit Saint de parler à travers le peuple de Dieu dans sa diversité. La synodalité n’enlève rien à la structure hiérarchique de l’Église, mais elle lui fixe un cadre et un mode très particulier d’exercice.

Finalement à travers cette démarche, le pape François nous renvoie à l’appel universel à la sainteté. C’est dans la mesure où chacun, quelle que soit sa place dans l’Église, vivra de la sainteté de son baptême, de son mariage, de son ordination ou de sa consécration, que l’Église sera bien conduite là où le Seigneur veut la mener.

Dès maintenant, mettons-nous ensemble en route. Qui ne peut comprendre aujourd’hui que l’Église doit ajuster sa mission au monde de ce temps ? Non pour s’adapter servilement à ce monde, mais pour le servir et lui annoncer l’Évangile. La fête de la Pentecôte célébrée il y a peu nous donnait d’entendre ces paroles : « Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit ». C’est bien ici que nous sommes attendus.

+ Jacques Habert
Évêque de Bayeux et Lisieux

 

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