Intelligence artificielle : qui sera l’esclave de qui ?

Le 3 avril 2023, à Lisieux, à l’invitation du Mouvement chrétien des retraités, Januz PTAK, originaire de Cracovie, a donné une conférence sur l’Intelligence Artificielle (IA) devant 200 personnes venant des 6 diocèses normands.

De quoi s’agit-il ? D’organiser méthodiquement et quasi mécaniquement les tâches. Cette méthode ancienne, est appelée algorithme ou désormais IA. L’algorithme est l’organisation automatique des tâches, des plus simples aux plus compliquées : recette de cuisine, lavage du linge et de la vaisselle, conduite de la voiture (voiture qui freine automatiquement), traductions, réseau de neurones, apprentissage automatique, biotechnologie, robots en tout genre dans l’industrie, la chirurgie, main artificielle, feux de circulation, régulation dans les aéroports et l’espace, reconnaissance vocale, faciale, météo, logistique dans les approvisionnements et les transports, détection des feux de forêt, désherbage des champs, détection des maladies par les symptômes, mouvements d’opinion, actes notariés, direction des ressources humaines dans les entreprises pour sélectionner les candidatures… « L’IA touche tous les aspects de la vie, tant personnels que sociaux, » souligne le pape François.

Comment cela se passe-t-il ?

De grandes quantités de données sont à la disposition de celui qui construit un algorithme. Il les recueille et les ordonne automatiquement. Si toutes les conditions requises sont remplies, le robot, par exemple, non pas décide (l’IA n’est pas intelligente, ne fait pas de l’homme un surhomme !) mais exécute mécaniquement ce qui est programmé. L’IA ne fait pas de sentiment, ne connaît ni le bien ni le mal, ne sera jamais traduite devant un tribunal. L’IA n’est qu’une méthode : elle automatise les opérations, les sécurise, économise de la peine au travail : elle est donc très utile, même si elle est coûteuse.

Quel est donc le problème ?

D’abord parfois elle se trompe à 80%, comme dans la reconnaissance faciale. Automatiser, c’est aussi perdre le contrôle. Or un événement imprévu peut survenir. De plus, par exemple, à partir d’un diagnostic, obtenu automatiquement, choisir automatiquement un médicament serait imprudent ; le médecin doit décider en fonction de l’état de santé de son patient. Autre danger, les sondages d’opinion peuvent inclure des critères (exclure tel étranger) qui faussent les résultats. Par exemple encore, si l’on n’interroge que les citoyens dont les revenus sont élevés, les sondés répondront qu’ils sont satisfaits d’untel. L’inverse est également possible. Les questions posées peuvent orienter la réponse dans une direction choisie, et presqu’imposée, par un contrôle orienté et malveillant de l’information ; par exemple pour inciter inconsciemment à consommer davantage, à modifier sa manière de consommer, de se comporter, de penser, de voter.

« En toute circonstance le citoyen doit donc exercer consciemment ses responsabilités et aimer son prochain comme soi-même » : dans sa dimension biologique et spirituelle, et non comme un matériau. Or notre époque déconstruit beaucoup. Par exemple, la notion de vérité, reflet de la réalité, est rejetée ; la liberté revendiquée comme critère absolu, remplace la vérité, elle permettrait tout ; de même, la dignité de la personne n’est plus inhérente à sa nature, et donc universelle ; elle se voterait, serait le fruit d’un consensus, d’une « convention citoyenne. » Concrètement, l’enfant à naître ne possèderait pas encore cette dignité ; la personne souffrant d’un handicap ou en fin de vie, la perdrait. Gardons vivant le principe universel de la dignité et de l’inviolabilité de la personne. Le 28 février 2020, devant l’Académie pontificale pour la vie le pape François a proposé « une algo-éthique » pour réguler les rapports entre la machinerie de l’algorithme et la personne, image de Dieu, dotée de raison et de volonté bienveillante. Nous avons du prix aux yeux de Jésus ; le Christ a donné sa vie pour chacun d’entre nous et pour tous.

Une table ronde avec Janusz Ptak, le Dr Pascaline Cabouret et Frère Noël Rath, était organisée pour répondre aux questions soulevées par les participants.

André Duquesne

 

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