Grâce après grâce

C’est saint Jean qui écrit cela dans son prologue de l’Évangile : « Nous avons reçu grâce après grâce ». (Jean 1,16). Au moment de faire le bilan de ces années passées à vos côtés, chers diocésains, c’est simplement cette parole que je retiendrai. Le Seigneur écrit droit avec les lignes courbes de notre vie quand on accepte de s’abandonner entre ses mains. S’il est un Père avec un cœur de mère, il n’a qu’un projet : nous faire naître à sa vie. Saint Paul a beau dire qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, je dirai simplement que j’ai reçu beaucoup plus que j’ai donné.

Voici arrivé le temps de la retraite. Il s’agit de vieillir comme le bon vin, c’est-à-dire d’être âgé sans devenir vieux. Un adage dit que la jeunesse est le temps d’étudier la sagesse et que la vieillesse est le temps de la pratiquer. Je pense aussi à ce proverbe africain que j’ai souvent entendu : « Un vieillard assis voit plus loin qu’un jeune homme debout ». Tous ces adages sont le fruit de la sagesse humaine à travers les âges. Dans le contexte de notre société on a l’impression que c’est l’inverse. Il faut rester éternellement jeune si l’on veut avoir quelque chance de trouver sa place.

Je dirais que la vieillesse est l’occasion de relire sa vie et d’en tirer quelques leçons de sagesse. On croit diriger sa vie quand on est dans la force de l’âge mais ce sont finalement les événements qui la dirigent. C’est aussi vrai au niveau spirituel : il nous faut mourir à nos rêves les plus spirituels pour naître aux projets de Dieu. Nous demandons souvent à Dieu ce qui nous plaît à vue humaine. Or il nous donne toujours ce qu’il nous faut. Voilà ce que nous recevons dans la prière car il nous connaît mieux que nous-mêmes. Quand on regarde le livre de sa vie, il y a beaucoup de pages que l’on aimerait arracher. L’ivraie c’est-à-dire la mauvaise herbe pousse toujours avec le bon grain comme dit Jésus. D’ailleurs elle pousse souvent plus vite. Mais comme dit Saint-Augustin : « Mieux vaut trébucher sur le chemin que de courir hors de la route ». Le plus grave ce n’est pas de tomber, c’est de désespérer de Dieu et de penser ne pas pouvoir se relever. Pour tomber en général je n’ai besoin de personne. Pour me relever j’ai toujours besoin d’une main amie. Voilà comment Dieu nous répond. Comme le disait encore le bon pape Jean XXIII avec son humour : « Faire de son mieux. Rester joyeux. Laisser piailler les moineaux ».

Une manière de ne pas vous oublier, c’est la prière. Je continuerai de prier sainte Thérèse et de lui demander qu’elle continue de veiller sur ce diocèse, car c’est son diocèse. Je vous redis mon affection tout en gardant les mesures sanitaires imposées et ma joie d’avoir été un ch’ti heureux chez les normands.

+ Jean-Claude Boulanger

Editos

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