Tenir bon comme si l’on voyait l’invisible

C’est à propos de Moïse que l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit cette phrase. (Hébreux 11,27). À travers l’épreuve que vit l’Église qui est vécue comme une traversée de désert, je vous invite, chers amis, à tenir bon dans la foi.

Beaucoup de catholiques sont ébranlés dans leur foi et dans leur confiance vis-à-vis de l’Église. Ce passé qui nous rattrape nous fait souffrir. Nous sommes toujours héritiers et bâtisseurs. Il nous faut assumer le passé et veiller à ne pas reproduire les mêmes erreurs. Le Christ en croix nous dit comme au petit François d’Assise : « Va, répare ma maison… Va, répare mon Église ». Nous sommes invités à vivre un temps de purification. Nous avons confondu : service des consciences et pouvoir sur les consciences. Le pouvoir spirituel est le pire des pouvoirs. Nous voyons les abus auxquels il a pu conduire. Comme l’avait rappelé le Pape Jean Paul II en 1990 : L’Église est invitée à s’arréter devant l’autel de la conscience humaine.

 

Nous sommes l’ivraie et le bon grain

En même temps l’avenir de l’Église est une affaire trop importante pour que ce soit uniquement notre affaire. C’est l’affaire de Dieu et il se sert parfois de ses ennemis pour réaliser ses projets. Nous sommes confrontés à notre faiblesse. Comme le dit Jésus dans l’Évangile ; nous sommes ivraie et bon grain. L’ivraie qui est présente en chacun d’entre nous, nous fait mal et nous fait honte. Car personne sur cette terre n’est parfaitement équilibré. Cela n’existe pas. Il s’agit de nous réconcilier avec nos faiblesses. Cela est un long chemin d’humilité. Mais dans la foi, nous croyons que Dieu est capable de changer l’ivraie en bon grain.

Comme dit Thérèse d’Avila : « Il nous faut passer par beaucoup d’humiliations pour acquérir un peu d’humilité ». Méfions-nous de la fausse humilité. Certains se disent humbles et fiers de l’être ! L’humilité suppose de regarder en face ses faiblesses, ses erreurs, ses échecs et de les assumer. Comme l’écrit Bernanos à la fin du Journal d’un curé de campagne : « Il est plus facile que l’on croit de se haïr. La grâce est de s’oublier. Mais si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même, comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ ».

En ce mois de mai, tournons-nous avec confiance vers la Vierge Marie. Comme le dit Saint Bernard : « En suivant Marie, on ne dévie pas ; en la priant, on ne désespère pas ; en pensant à elle, on ne se trompe pas ».

 

+ Jean-Claude Boulanger

Evêque de Bayeux – Lisieux

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